L’archéologie sous-marine et subaquatique : Plongée en eaux troubles !

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Un archéologue travaillant sur l’épave d’un vaisseau de l’expédition La Pérouse – Archipel de Vanikoro, 2005.

Par Maéva Guerlava, membre de la SEHRI.

Parce que l’archéologue est aussi un loup de mer, je traiterai dans ce billet d’archéologie sous-marine ou subaquatique, prise en charge par le DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines). Service à compétence nationale délocalisé à Marseille, il relève de la direction générale des patrimoines du ministère de la Culture et de la Communication.

Cet organisme a pour vocation de gérer le patrimoine marin. Son domaine d’intervention s’avère particulièrement vaste, puisqu’il englobe plus de 10000 km de côtes, dont 5533 rien que pour la métropole. Il s’étend du rivage jusqu’à 24 milles marins (soit un peu plus de 44 km). L’extension de son champ de compétence à la zone économique exclusive l’amènera prochainement à gérer plus de 11 millions de km² de territoires maritimes. Le DRASSM dispose d’un navire de recherche dénommé L’André Malraux, en hommage au fondateur de cette discipline.

Les techniques restent globalement les mêmes que pour le sous-sol, à la différence que celles-ci sont mises en oeuvre sous l’eau, ce qui ajoute nécessairement des contraintes.

  • La première opération consiste à dégager le site, à l’aide d’une lance à eau. Celle-ci va enlever les sédiments accumulés.
  • Ensuite, un système de carroyage est établi.
  • Dès lors, la « fouille » peut commencer. Chaque carreau est méthodiquement étudié. Le plongeur s’aide de suceuses à eau ou à air.
  • Enfin, des relevés et des mesures sont réalisés. Des fouilles virtuelles peuvent également s’opérer.

Pour les zones trop profondes, et donc inaccessibles à pour l’Homme, il existe des submersibles – comme Le Nautile – pouvant plonger jusqu’à 6000 mètres de profondeur. Plus récemment, un robot-humanoïde-archéologue-plongeur, dénommé Ocean One, s’est révélé capable d’explorer une épave avec le doigté et le savoir-faire d’un archéologue, à des profondeurs où l’Homme ne peut espérer aller. En effet, au-delà de 300 mètres de profondeur, l’humain atteint ses limites physiologiques.