Retrouver un médaillé de Sainte-Hélène

Le 20 décembre 1851, le prince-président, Louis-Napoléon Bonaparte, alloue une somme de 2700000 francs afin de secourir les plus démunis des anciens compagnons d’armes de son oncle. Devenu empereur sous le nom de Napoléon III, une de ses premières mesures consiste à honorer les vétérans des guerres menées 1792 et 1815. Ne pouvant cependant leur décerner la Légion d’honneur, il crée une médaille commémorative qui leur est exclusivement réservée : la médaille de Sainte-Hélène. Le graveur Albert Barre planche dès lors sur un projet de médaille, qu’il présente au mois d’avril 1857. Le 12 août de la même année, ce dernier est adopté et la médaille, distribuée. Les ayant-droits correspondent à tous ceux ayant servi dans les armées de la République ou de l’Empire. De fait, près de 300000 vétérans sont concernés.

Le récipiendaire doit alors se faire connaître auprès du maire de sa commune et valider certaines démarches administratives, telles la présentation – ou la justification – de ses états de services.

Ainsi, une partie du dossier se trouve dans la commune de résidence du médaillé. De la sorte, il est éventuellement nécessaire de consulter les registres de délibérations ou la série H des Archives Communales. Les informations obtenues à l’échelon communal sont ensuite transmises – sous forme de tableaux – à la sous-préfecture, puis à la préfecture. Ces administrations traitent les dossiers, les valident  – ou non – puis les font suivre à Paris. De fait, en sous série 3R – voire en série M – des Archives Départementales, figurent des listes et/ou des dossiers de médaillés.

Médaille de Sainte-Hélène 1er régiment de gardes d'honneurs.jpg
Souvenirs de Jean-Baptiste Joseph Van Pottelsberghe, brigadier à la 19e compagnie du 10e escadron du 1er régiment de gardes d’honneur. Lot vendu aux enchères le 18.11.2009 par la SVV Thierry de Maigret – Photo SVV Thierry de Maigret.

En retour, le médaillé reçoit des mains du maire un diplôme et une médaille, dite « médaille en chocolat », présentée dans un écrin. Le diplôme contient fort peu d’informations sur la carrière militaire du soldat : parfois son régiment, très rarement son domicile, ce qui complexifie les recherches.

Vous pouvez toutefois consulter l’exceptionnelle base biographique du site créé par Norma Alosi : Les médaillés de Sainte-Hélène.

Une fois le numéro du régiment du médaillé découvert, rendez-vous au Service Historique de la Défense (Vincennes). Consultez-y les registres-matricules régimentaires. Déplacez-vous également aux Archives Départementales du lieu de naissance du médaillé, pour y explore la sous-série 1R, traitant de la conscription militaire.